Mais alors un vrai de vrai hein, comme dans les films avec le guide, les appareils photos et tout. Ca c'est produit ce matin même en rentrant du boulot, je m'en allais les poings dans mes poches crevées, mon paletot aussi devenait idéal, j'allais sous le ciel, Muse ♥, et étais ton féal. Bref, je me tapais le trajet à pattes, quand soudain, face à moi, fonça un car rempli à craquer de touristes bridés (et je ne parle pas là de leur limitation de vitesse). Heureusement que je m'en tins bien sagement à mon trottoir (pour ceux qui ne suivent pas, non, ce n'est pas là que je travaille, précision), car j'eus pu me faire aplatir sauvagement par un bus rempli de malhonnêtes gens. En plus, y'avait un guide qui parlait à toute vitesse, le regard perdu dans le néant, expliquant peut-être à ses congénères japonais la subtilité des pierres romaines et des allées pavées qui gorgent ma ville natale de souvenirs d'une glorieuse antiquité. Dans ce bus, le savoir ancestral de l'histoire de Nîmes était transmis, et des hommes avaient traversé le monde pour remplir leurs yeux et les pellicules de leurs argentiques des images d'une cité ayant subi le déclin des âges mais gardant fièrement les stigmates d'un flamboyant passé.
             Il était huit heures du matin et nous étions à deux pas de l'autoroute, quelque part entre la gare routière et le centre commercial Carrefour le plus proche. Pour faire court, à quinze bornes du centre dit historique de la ville.

      Le mystère des populations orientales m'étonnera toujours. J'oublie souvent que ces gens portaient des kimonos de par leur passé.